Chaque enfant avait un petit placard o mettre ses affaires. Sent it Razi school friends and everybody says oh my good I could have written that.. and indeed we all went through that exactly..
so I am posting it.. for the sake of the good years in Tehran- the Revolution Years in which we were young, did not really understand and were priviledged.. but still it was a Golden Age!
First Part: 29.10.03 Feeling like a rolling stone - 3
5.8.03 Feeling like a rolling stone - 1
Je suis ne dans les Bouches du Rhne, Aubagne. En septembre 1967. Je suis l'aine de six. Ma petite enfance, je l'ai passe Paris dans le quartier latin, pas loin de la place Maubert. Mes frres Antoine et Baptiste sont ns en fvrier 1971 et en juin 1974. En septembre de la mme anne, nous sommes alls vivre Chicago o mon pre tait parti tudier. Ma mre tapait ses cours la machine. Nous vivions dans un immeuble en briques rouges. C’tait la dche. Je ne m'en souviens pas. J’adorais cette vie prs du lac Michigan. L't sentait l'huile solaire Coppertone et l'herbe. L'hiver tait de glace et de vent, l'automne ma saison prfre.
// posted by Tita67 @ 5.8.03
24.9.03 Felling like a rolling stone - 2
Aprs, ce ft l’Iran. De 1975 dcembre 1979. Mes meilleurs souvenirs d’enfance. Nous vivions Thran et nous allions l’cole au Lyce Razi.
Le ciel tait d’un bleu d’azur profond, celui des mosaques des mosques et la lumire clatait.
Nous avons chang trois fois de maison lors de ce sjour. La premire tait immense, construite dans les annes 60. Nous avions une piscine. Je ne me souviens pas m’y tre baigne. Toujours l’ombre, son eau tait glace. Nous n’y sommes rests que quelques mois...
La deuxime se trouvait dans un quartier en construction. Elle tait plutt agrable. Beaucoup de rosiers dans le jardin et un tout petit bassin. ll y avait un terrain vague juste ct o nous aimions jouer, avec beaucoup de choses y dnicher : des charognes parfois, l’odeur doucereuse, des portes de chatons et leurs mres dans des vieux pneus, des palettes pour faire des cabanes et des capsules pour le troc. Nous faisions du skate dans la rue et avions adopt un chien errant efflanqu et galeux : Bobby. Nous avions une Datsun jaune d’occasion. L’cole terminait 13 heures et nous rentrions alors faire nos devoirs et jouer.
Le samedi j’aimais accompagner mon pre chez les marchands de tapis de l’avenue Ferdoussi. Nous passions des heures dans leurs boutiques voir s’empiler les tapis, jets d’un geste gracieux par les vendeurs. C’tait srieux, viril et dbonnaire, a sentait le th, la laine de mouton et le tabac. Mon pre s’entendait trs bien ce commerce, avec sa moustache on l’aurait pris pour l’un d’eux. Il me disait : que penses tu de celui ci c’est un Chiraz ou bien celui ci c’est un Kerman, je rpondais que les couleurs taient magnifiques, qu’ils taient doux comme la soie, qu’ils taient beaux... Plus tard, le rituel du marchandage commenait dans la bonne humeur et la dtermination. Mon pre sortait de la boutique, revenait l’appel du marchand puis secouait la tte en souriant, refusant sa seconde offre, on l’invitait alors boire le tcha l’intrieur et a durait des heures. Je me distrayais en observant l’activit de l’avenue, les femmes en tchador noir, les jeunes filles en tchador clairs fleurettes bleues, les marchands de betteraves rouges cuites dans la vapeur sucre de grandes bassines en mtal, les mendiants.
Plus tard mon pre sortait radieux de la boutique du marchand de tapis, l’achat prcieux emmaillot dans du papier journal bien ficel.
Il fait un froid de canard en Iran l’hiver. Neige et glace et toujours ce ciel bleu, cet air sec qui lctrise les cheveux.
On allait faire du ski Dizin ou Chemchack. Nous dormions alors dans un petit village en montagne, chez une vieille femme qui louait mes parents une pice au sol recouvert de tapis et chauffe par un pole mazout. J’adorais dormir l.
La troisime maison est ma prfre. Imaginez le nord de Thran et donnant sur le march deTajrich, par une petite porte en bois, une vieille maison iranienne en briques jaunes, au toit pointu en zinc, aux murs pais, aux pices carres, avec des fentres en bois et une petite serre au sous-sol.
Dans le jardin des platanes immenses o les corneilles se disputent les restes du march et une petit caniveau en ciment dvalant du nord du quartier. Notre royaume. On m’installa dans le petit jardin d’hiver/serre. On y desendait par trois marches, les petites fentres au raz du sol donnaient sur le jardin et de mon lit je pouvais voir les arbres et la lune. J’exultais et j’avais peur. Le soir, l’heure de la prire, j’coutais le muezzin appeler et mon coeur se serrait toujours un peu. La mlope glissait dans l’air et dans l’odeur des jardins qu’on arrose le soir.
// posted by Tita67 @ 24.9.03
29.10.03 Feeling like a rolling stone - 3
Au fond du jardin, il y avait une petite porte en bois peinte en vert.
Elle ouvrait sur une ruelle menant au Bazar Tajrich. La ruelle tait troite et fraiche, puis, brusquement, sautait dans une rue bruyante, trs commerante, borde d’choppes pleines craquer d’un foisonnement d’articles de droguerie et de bricoles diverses, peignes, canifs, cadenas, porte-clefs, briquets, fleurs synthtiques, tous les trsors colors et clinquant des bazars. Je flnais. On achetait des billes, pour les revendre l’cole, aprs une opration
d’ « clat ». Je posais une bille dans une cuillre, la faisais chauffer sur le du feu puis la plongeais dans l’eau froide. Elle implosait, sans exploser. Plus belle, plus chre. Les affaires ont t florissantes puis nous nous sommes lasss.
Nous jouions aussi au « djoub », ce petit caniveau en plein air, qui traversait notre jardin du nord au sud. On y voyait flotter des ordures venant du march, et des mousses d’eaux de lessive caressant les filaments d’algues vertes accroches au ciment. Un aprs-midi que j’tais absente mon plus jeune frre y jeta toutes mes petites affaires de fille. Je couru au fond du jardin retrouver quelques naufrages sauves par la petite grille nous sparant de chez notre voisin.
L’automne tait magnifique. Les grands platanes nous inondaient de larges feuilles craquantes.
Nous coutions Abba, les Bee Gees, nous regardions « The six million dollars man » et buvions du Fanta.
Mes parents firent l’achat d’un combi Volkswagen blanc d’occasion. Avec le toit qui s’ouvrait la quasi-perpendiculaire.. Chaque enfant avait un petit placard o mettre ses affaires. Tous les trois, nous dormions en haut comme sous une tente. Mon pre tait le roi de l’amnagement du camping-car. Chaque objet indispensable avait sa place et chacun tait en charge d’une opration. Ma mre prparait des rserves de botes de conserve, de lait en poudre, de
corn-flakes, mes frres emportaient leurs GI Joe, leurs petites bagnoles et moi, euh, une barbie et des livres.
Nous partions travers les montagnes grises de l’Elbrouz, sur des routes casse-gueule, surplombant des gouffres caillouteux. Les camions
soupoudraient l’air blouissant de poussire dense Aprs des heures de route, enfin venait la descente vers les plaines de vert tendre, douces comme des terres promises. Les peupliers argents et les torrents scintillants invitaient la paix. Les familles arrtaient leurs autos et leurs camionnettes, posaient des palettes en bois au bord de l’eau, les recouvraient de tapis puis, le samovar fumant porte de main, tous se reposaient , coutaient de la musique persane en fumant et en plaisantant . Les amoureux se cachaient peine et les filles ne portaient pas toutes le voile. Elles taient belles et brunes avec de grands sourcils luisants. Les femmes souriaient et l’air tait plein de lumire et d’ombres.
Moments bnis, moments chris o j’tais une trangre si bien accueillie.
De Gorgan Bandar Abbas, de Herat Kermanchah, Ispahan , Chiraz, Persepolis… Nous dormions dans le combi, gar l’abri des brigands, dans les cours de caravansrails, dans les gares routires, aux postes des frontires, dans des champs, dans des campings crasseux…
Kaboul. 1978. Mes parents avaient eu une petite faiblesse pour des manteaux en loup, nous reumes des gilets brods en peau et en tissu matelass fleuri, ray, ou pois, c’tait bien chaud, a sentait fort le mouton. Nous marchions dans les rues, nous mangions des petites brochettes, la fume grasse du gril nous rattrapait dans le brouhaha… De chaque boutique jaillissait de la musique, des oiseaux ppiaient dans de jolies cages dcores de perles de verre, partout, des colliers de figues sches, des grenades, des herbes, des pains de sucre en forme d’obus et des paniers de pistaches et d'pices o je je voulais plonger les mains comme dans du sable..
J’aimais les couleurs vives et criardes des rouleaux de tissus brillants et luisants qu’affectionnent les nomades et les tons mats des cotons, brique, framboise, vronse, orang, cobalt dont les femmes font leurs tchadors plisss et grillags, gonflant dans le vent comme des voiles.
Nous sommes monts dans les statues des Bouddhas de Bamian, celles que les talibans ont dtruites. Je sais juste qu’ l’intrieur, monte trente mtres de haut , je trouvais le monde trs beau travers leurs doux yeux de pierre.
Les Kalashs qui vivent au pied des Bouddhas on le regard vert et rieur et les traits fins .
Bientt, il ne ft plus question de grce et de paix. A Thran, la rvolution couvait dans les quartiers sud. Des manifestations monstres hrisses de Kalashnikov et ondulant de noir rclamaient le retour d’exil de Khomeini.
Les profs du lyce Razi se firent la malle. Nous n’allions plus l’cole. Le couvre-feu fut dclar partir de 18 heures et les coupures d’lectricit se gnralisrent. Un sentiment d’inquitude et d’excitation, aiguis par les plus folles rumeurs... Des nuits, veilles la lampe ptrole rassemblaient les familles, chez les uns et les autres. Nous nous pressions de faire le chemin en voiture juste avant le couvre-feu, passant un un les barrages qui parsemaient les avenues maintenant dsertes. Les gardiens de la rvolution nous demandaient de baisser nos vitres passaient parfois le canon de leurs armes l’intrieur. On passait encore, les franais.
En dcembre 1979 nous somme rentrs en France pour les vacances de Nol
Dans l’avion, je buvais des yeux le ciel rose et les lueurs de la ville et dans mon cur coulait le pressentiment que je ne reviendrai pas.
Je ne savais pas encore que nous resterions tous les trois Paris, nous les enfants : mes frres chez mes grands-parents Boulogne Billancourt, quai de Stalingrad, moi chez une amie de mes parents Paris, rue de Rivoli.
Ainsi, aprs Nol, les parents reprirent l’avion pour Thran. Ils taient profs l-bas et les tudiants les attendaient. Huit mois plus tard, une fois leur cole rquisitionne, leurs tudiants, les plus chanceux, exils aux Etats-Unis ou en Europe, leurs amis disperss travers le monde, le dmnagement achemin vers Paris 14me, avenue Ren Coty, les parents firent le voyage de retour de Thran Istanbul avec le combi Volkswagen, bourr craquer de trucs, de leurs tapis et de stocks d’essence.
Nous les avons retrouvs Byzance en juillet 1980, eux et le mini-bus, pour un Byzance-Paris, tous les 5 cette fois, travers la Turquie, le Grce et l’Italie. // posted by Tita67 @ 29.10.03
11.11.03 Feeling like a rolling stone - 4
L’appartement de l’avenue Ren Coty tait plutt agrable et bien conu. Fonctionnel, clair, spacieux De la fentre de ma chambre, je pouvais voir les premires tours de la place d’Italie, si modernes, belles la nuit et j’entendais le RER passer. Nous allions au Parc Montsouris en skate, c’tait l’poque
« Trocadro Bleu Citron ». Dans la rue Dumoncel ou Ducouedic je ne sais plus, je passais tous les jours devant la maison de Jacques Dutronc et de Franoise Hardy, je plongeais toujours un regard indiscret dans le tain de leurs vitres fumes, il me semble sentir encore l’odeur du cigare. Je m’arrtais aussi devant la vitrine d’une « animalerie » garnie de chiots o je marquais une pause attendrie.
J’entamais ma cinquime, l’Institut Notre-Dame des Champs o j’tais entre l’anne prcdente, notre retour d’Iran.
L’Institut Notre Dame des Champs, cole de filles, situe en face du lyce Stanislas, cole de garons, quel dommage.Tenue bleu marine de rigueur, blouse, pas de bijoux et pas de maquillage. Les locaux taient d’un autre ge, le parquet craquait, tout sentait la cire et l’haleine confine. Nous avions des pupitres en bois J’aimais ces pupitres, cirs par nos soins deux fois par an dans lesquels nous pouvions nous cacher, ranger nos affaires, nos gommes parfumes Holly Hobby, nos premiers gadgets et autres merdouilles japonaises et des BN au chocolat emballs et achets l’unit la rcr. Les surs taient ges et elles n’taient pas trs douces, loin de l, prfrant souvent le sarcasme au sourire, la punition au pardon, appliquant une discipline de fer dans un monde de filles pas toutes sympas elles non plus, loin de l.
Elles taient barbantes, les surs, quant aux filles, c’taient pour la plupart, des bourgeoises, barbantes elles aussi.
Je me souviens de ma rentre, mon tout premier jour : mes parents taient repartis Thran quelques jours auparavant, j’avais le cur en marmelade et j’tais anxieuse l’ide de cette cole de filles si austre, si diffrente du Lyce Razi o les classes taient mixtes et les nationalits mles et puis je dbarquais en pleine anne scolaire, la fin du premier trimestre…
Ce matin-l, j’tais arrive en retard. J’avais loup de quelques secondes le bus 21 et j’tais panique, persuade qu’il n’en passait qu’un par jour, comme pour les cars de ramassage scolaire. J’tais revenue en larmes et en courant chez MC, chez qui je vivais dsormais, rue de Rivoli, bgayant que j’avais manqu le bus. Elle clata de rire et me rpondit « mais des bus il y en a toutes les 5 minutes, file, dpche toi ! » Je repartis illico, blanche d’angoisse et en sueur pour y attendre le prochain. Voil pourquoi j’arrivai en retard ce matin-l. J’tais mortifie.
Je me prsentai au bureau de la directrice. La directrice de l’Institut tait une grande et belle femme brune et triste, de celles qu’on dit svres mais justes. Elle m’accompagna au seuil de la classe de Mlle Baron, frappa, poussa la porte et l je vis « mes camarades de classe » se lever comme une seul femme, comme une seule servante. Des filles avec des seins et des peignes dans les cheveux qui firent la moue lorsque je fus prsente et qui ne voulaient pas que je m’asseye ct d’elles. Heureusement, j’tais de nature sociable et gaie alors je m’adaptai rapidement et pris le pli, en surface, avec ma jupe plisse, queue de cheval. Et mes bagues aux dents.
J’tais devenue une folle de cinoche. Un jour que j’tais l’tude en train de lire un numro de « Premire » o s’exhibait en couverture « Bo Derek sur la plage en chemise transparente colle sur sa splendide poitrine avec ses petites tresses africaines », on m’arracha brusquement la revue des mains. C’tait la pionne, une horrible petite femme difforme, maquille comme une mre maquerelle, teigneuse et certainement lesbienne jusqu’au bout de ses longs ongles trop rouges. Elle ructait, postillonnait, trouvait ce magazine scandaleux, pas de mon ge, elle manqua de tomber en syncope devant les photos de la ppe la plus sexy de cette fichue anne 80, et me confisqua bien sur mon canard, la garce. Je fis plus tard nouveau scandale en lisant, toujours l’tude, « Nana », de mon pote Zola. Dernier avertissement. Elles poussaient un peu les bonnes surs. Il n’y avait pas de quoi s’affoler.
A la fte de l’cole, j’eus mon heure de gloire en imitant un comique un peu foireux de l’poque dans le sketch savoureux de « la cigale et la fourmi » version pied-noire. C’est de famille, mes grands-parents taient pieds-noirs, mes parents sont pieds-noirs, d’Alger et de Tlemcen du ct de ma mre, de Rabat du ct de mon pre. On aime les histoires qu’on raconte avec l’accent un choua for et des mots patahoutes.
Trop de filles dans cette cole. C’en tait presque coeurant. Quelques unes taient assez tranges. Vicieuses et mchantes, d’autres trs sages. L’une d’entre elles me fascinait par sa pleur et sa blondeur de Lorele, elle tait en fait leucmique mais personne ne le savait l’poque, mme pas elle. Je crois que j’en tais tombe un peu amoureuse tant elle ressemblait une hrone de Barbey d’Aurevilly, elle me semblait si pure et si diaphane dans cette lumire triste qui rayait notre salle de classe. Elle ne disait jamais rien et souriait doucement comme une vierge.
A la rcr, nous passions des mots aux garons de Stanislas sous la porte qui sparait notre cour de la leur. C’ait trs chaste et trs excitant.
Les filles les plus dlures, les plus ges, portaient quand mme du rouge lvres, ce fameux Rose Schocking de Yves Saint-Laurent, rose fluo infect qui allait si bien avec tous les Banana Split de Lio et les Boum de Sophie Marceau que je dtestais dj l’poque.
J’aimais les Kiss, Trust et Tlphone et aussi AC/DC, Deep Purple et Police. J’avais dcouvert Renaud la radio et je connaissais les chansons de Souchon par cur. Classique.
Mon pre me fit cadeau d’un disque de Janis Joplin.
Peu de temps aprs il nous annona qu’il partait en mission en Angola.
// posted by Tita67 @ 11.11.03
Kodj mirid?
J’ai retrouv des photos de nos voyages en Iran et en Afghanistan. En mme temps je lisais « L’usage du monde » de Nicolas Bouvier et c’tait un rgal de l’accompagner et de partager certaines de ses tapes, de reconnatre des lieux, de fermer les yeux du dlice de voir nouveau les plaines douces, d’entendre ces mots de persan que je savais, perdus. Kodj mirid ? O vas-tu ? Nicolas Bouvier et Thierry Vernet avaient inscrit l’arrire de leur vhicule ce quatrain de Hfiz :
Mme si l’abri de ta nuit est peu sr
et ton but encore lointain
sache qu’il n’existe pas
de chemin sans terme
Ne sois pas triste
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